[by Marguerite]
Je suis tombée en amour pour une série de petits livres publiés aux Éditions D’Orbestier Rêves Bleus. Je les trouvais tous si mignons que je n’arrivais pas à choisir. Tellement que, moi qui n’ai pas de progéniture, j’en ai pris 5 différents pour les offrir.
Les histoires de ces petits livres sans paroles, vous ne pourrez pas les lire bêtement à vos chérubins. C’est l’enfant qui va structurer le récit, qui va rêver tout haut en regardant les images. D’ailleurs, bien souvent, il inventera une histoire différente à chaque fois, et c’est lui qui « lira » l’histoire aux grands.
Les illustrations sont minimalistes, en noir et blanc avec une touche de couleur, mais sans nulle austérité. Le dessin est d’une grande douceur et d’une parfaite lisibilité, sans détails superflus, laissant toute sa place à l’imagination.
Qu’il s’agisse d’une bataille de boules de neige entre deux enfants comme dans Nours, d’un pigeon qui se joue d’un adorable chien (Pichien), d’un mignon panda qui fait peur sans le vouloir à une souris (Panchemar), de la rencontre d’une petite fille et d’un loup dans Li-Loup, ou de l’histoire d’un chat malicieux qui veut à tout prix attraper un joli papillon (dans Chapillon), il y a toujours de la drôlerie, des tournants surprenants, et jamais de leçon de morale en « prêt-à-penser ».
C’est l’enfant qui met lui-même les mots, en inventant l’histoire, il dégage lui-même la morale de la fable qu’il vient de construire, et ce sans obéir à aucune injonction extérieure.
Mais ne vous y trompez pas, la composition naïve est aussi allégorique, et il y a bien une morale implicite… qui me plaît beaucoup. Par exemple, le petit chat qui court après le papillon finit par pouvoir l’observer sans devoir l’attraper, parce que le lépidoptère s’est posé doucement sur sa tête. C’est donc qu’on peut réussir à obtenir ce que l’on veut sans faire de mal ?
Autre exemple, dans Li-Loup : la course-poursuite de la petite fille et du loup se solde par une belle amitié quand la petite fille s’écorche le genou et que le loup s’en vient la consoler… Ou comment l’empathie prend le pas sur les jeux de pouvoir et de domination.
Cela donne envie de suivre le travail de Layla Benabid, illustratrice qu’on devine engagée pour la cause animale, et qui crée ici des œuvres à portée didactique, en faisant sourire, voire en suscitant une hilarité incontrôlée chez certains bambins de mon entourage.
Heureux sont les enfants -et les adultes !- qui ont accès à ces petits objets de culture !
Albums Cartoons de Layla Benabid (Éditions D’Orbestier Rêves Bleus), imprimés en France.
Vous pouvez feuilleter le début des albums de la collection Cartoons sur Story Playr.
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